Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/67

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HERMOGÈNE.

Sans doute.

SOCRATE.

C’est donc par le plus puissant de tous les désirs qu’il les faut engager, si on veut les retenir par le lien le plus solide.

HERMOGÈNE.

Oui.

SOCRATE.

Et en est-il de plus fort que celui d’un homme qui fréquenterait un autre homme, dans l’espoir de devenir meilleur par cette société ?

HERMOGÈNE.

Non assurément, Socrate, il n’en est pas de plus fort.

SOCRATE.

D’après tout cela, disons, Hermogène, que nul d’entre les morts n’a la volonté de revenir de l’empire de Pluton, non pas même les Sirènes, mais qu’elles sont sous le charme comme tous les autres ; tant est grande la beauté des discours que Haidès sait leur tenir ; en sorte que ce dieu doit être un sophiste accompli, et en même temps un grand bienfaiteur pour ceux qui demeurent auprès de lui, puisqu’il envoie encore à ceux de ce monde de si riches trésors. Il faut bien qu’il possède là-bas des richesses immenses, et c’est ce qui l’a fait nommer Pluton. En