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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/691

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TIMÉE.

particulier de tout le feu qui ne brûle pas, mais qui fournit cette douce lumière, dont chaque jour est formé ; et le feu pur, et semblable à celui-là, qui est au dedans de nous, ils le firent s’écouler par les yeux, à flots pressés mais uniformes, et ils disposèrent toute la surface de l’œil, et surtout le milieu, [45c] de manière à arrêter complètement le feu le plus grossier, et à ne laisser passer que celui qui est pur. Quand donc la lumière du jour s’applique au courant de la vue, alors le semblable rencontre son semblable, l’union se forme et il n’y a plus dans la direction des yeux qu’un seul corps, qui n’est plus un corps étranger et dans lequel ce qui vient du dedans est confondu avec ce qui vient du dehors. De cette union de parties semblables résulte un tout homogène, [45d] qui transmet à tout notre corps et fait parvenir jusqu’à l’âme les mouvements des objets qu’il rencontre ou par lesquels il est rencontré, et nous donne ainsi cette sensation que nous appelons la vue. Mais à la nuit, quand le feu extérieur se retire, le courant est détruit ; car le feu intérieur, rencontrant au dehors des êtres d’une nature différente, s’altère et s’éteint, et ne peut plus s’unir à l’air qui l’environne, puisque cet air ne contient plus de feu. Il cesse donc de voir, et alors il amène le sommeil ; car les paupières, [45e] que les dieux ont faites