Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/784

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
238
TIMÉE.

des animaux : elles naissent avec une durée limitée, de même que chaque espèce et chaque animal naît pour vivre pendant un temps déterminé, [89c] sauf les accidents qui peuvent survenir ; car les triangles qui constituent chaque animal, sont disposés pour durer un certain temps, passé lequel un animal ne peut plus vivre. Il en est de même des maladies ; mais si on les dérange avant le temps fixé par l’emploi des médecines, les petites deviennent grandes, et une seule en appelle plusieurs. Il faut les diriger par un régime, autant qu’on en a le loisir, [89d] et ne pas irriter le mal par des médecines. En voilà assez sur l’animal et sur sa partie corporelle, sur la manière de gouverner son corps et de se laisser gouverner par lui, conformément à la raison. La partie qui doit gouverner l’animal entier doit être avant tout préparée à gouverner de la manière la plus belle et la meilleure possible. Traiter ce sujet avec tout le soin [89e] qu’il mérite suffirait à remplir un ouvrage à part ; mais le traiter accessoirement, selon les principes que nous avons établis, serait une façon convenable de mettre fin à ce discours. Nous avons répété souvent qu’il y a en nous trois espèces d’âmes qui habitent trois lieux différents, et dont chacune a ses mouvements séparés. Nous devons maintenant dire de même en peu de