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TIMÉE DE LOCRES.

qu’il ne perd, il s’accroît ; quand il reçoit moins, il dépérit. Entre ces deux états est le moment de la maturité lorsque l’accroissement et les pertes se compensent. Mais quand les liens qui maintiennent l’ensemble se relâchent, et que l’animal ne reçoit plus d’air ni d’aliment, il meurt. Il y a plusieurs choses ennemies de la vie et qui mènent à la mort, entre autres la maladie. Le principe le plus ordinaire des maladies est le défaut d’équilibre entre les qualités primitives, lorsqu’il y a ou trop ou trop peu de chaud, de froid, de sec, d’humide ; ensuite les variations du sang qui se gâte, et les altérations des chairs qui se corrompent ; ces changements rendent le sang aigre, salé ou piquant, et consument les chairs. De là viennent la bile et la pituite. Des sucs morbifiques et des humeurs corrompues sont peu dangereuses si elles ne pénètrent pas profondément, beaucoup plus si la source du mal est dans les os, et bien plus encore si la moelle est attaquée. Les autres maladies sont de l’air, de la bile ou de la pituite, qui augmentent avec excès et sortent du lieu qui leur est naturel pour en occuper un autre où elles deviennent périlleuses ; car elles prennent la place des parties plus saines, et chassent tout ce qui n’est pas corrompu pour y substituer des corps infectés qu’elles dissolvent en se les assimilant.