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SUR LE PARMÉNIDE.

dit Socrate. — Mais quoi ! si tu embrasses à la fois dans ta pensée la grandeur elle-même avec les objets grands, ne vois-tu pas apparaître encore une autre grandeur avec un seul et même caractère qui fait que toutes ces choses paraissent grandes ? — Il semble. — Ainsi, au-dessus de la grandeur et des objets qui en participent, il s’élève une autre idée de grandeur ; et au-dessus de tout cela ensemble une autre idée encore, qui fait que tout cela est grand, etc. Bekker, p. 14 : Οἶμαί σε ἐϰ τοῦ τοιοῦδε ἓν ἕϰαστον εἶδος οἴεσθαι εἶναι, etc.

En d’autres termes : l’idée, dans son rapport avec la chose qui en participe, suppose une autre idée plus générale, qui, dans son rapport avec la première, suppose une troisième idée plus générale encore, et toujours ainsi à l’infini. Voilà juste l’objection fondamentale d’Aristote contre la théorie des idées (Métaphysique, liv. I, page 164 de ma traduction.)

Plus bas, dans le Parménide, l’argument du second et du troisième homme idéal d’Aristote est présente sous une forme différente. « Socrate : Les idées sont naturellement comme des modèles ; les autres objets leur ressemblent et sont des copies, si par la participation des choses aux idées il ne faut entendre que la ressemblance. Mais, reprit