Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/946

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pieds, tous ceux qui se meuvent en avant, et ceux qui sont immobiles et attachés par des racines. Il faut entendre ici par unité d'espèce qu'il y a de toutes les espèces dans celle-là, mais que l'élément dominant est la terre et le solide. Dans la seconde espèce, il faut placer d'autres animaux, dont la nature est tout à la fois d'être produits et de tomber sous le sens de la vue. Ceux-ci tiennent principalement du feu; mais il y entre aussi de petites parcelles de terre, d'air [981e] et des autres éléments. De ce mélange il résulte une infinité d'animaux différents entre eux, et tous visibles. Il faut croire queues animaux sont ceux que nous voyons dans la voûte céleste, et dont la réunion forme l'espèce divine des astres, qui sont doués du corps le plus beau et de l'âme la plus heureuse et la plus parfaite. Quant à leur destinée, on ne peut leur refuser ou une existence incorruptible, immortelle [982a] et tout à fait divine, ou une vie si longue et tellement suffisante à chacun d'eux qu'ils n'aient point à souhaiter de vivre plus longtemps.

Mais d'abord concevons bien la nature de ces deux espèces d'animaux. Pour le dire donc une seconde fois, l'une et l'autre est visible; celle-ci, à n'en juger que sur les apparences, est toute de feu; celle-là toute de terre. L'espèce terrestre se meut sans aucune règle; l'espèce ignée, au contraire, a ses mouvements réglés avec un ordre admirable. Mais tout ce qui se meut sans aucun ordre doit être regardé comme dépourvu de raison ; et tels sont, en effet, [982b] presque tous les animaux terrestres; au lieu que l'ordre qui règne dans la marche des animaux célestes est une grande preuve qu'ils ont la raison en partage. Car, comme ils suivent toujours la même direction avec la même vitesse, qu'ils font et souffrent toujours les mêmes choses, c'est un motif suffisant pour conclure que leur vie est dirigée par la raison. La né-