Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/953

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

une est dans le soleil, une autre dans la lune, une troisième dans tous les astres dont nous faisions mention tout à l'heure : les cinq autres n'ont rien de commun avec celles-ci. Toutes ces puissances avec les corps célestes qu'elles animent, soit qu'ils marchent d'eux-mêmes, ou qu'ils soient portés sur des chars, font leur route dans le ciel. Que personne de nous ne s'imagine que quelques-uns de ces astres sont des dieux et que les autres ne le sont pas; que les uns sont légitimes et les autres ce que nous ne pourrions dire sans crime; mais disons et assurons tous [986c] qu'ils sont tous frères et que leur destinée est la même. Rendons-leur à tous des honneurs, sans consacrer à celui-ci l'année, à celui-là le mois, sans assigner aux autres aucun partage, aucun temps marqué, dans lequel ils achèvent leur révolution et contribuent à la perfection de cet ordre visible, établi par la raison suprême. A la vue de cet ordre, l'homme charmé a d'abord été frappé d'admiration ; ensuite il a conçu le vif désir d'en apprendre tout ce qu'il est possible à une nature mortelle d'en connaître, persuadé que c'est le moyen de mener la vie la plus innocente et la plus heureuse, et d'aller après sa mort dans les lieux convenables au séjour de la vertu; et, après s'être initié d'une manière véritable et réelle, possédant seul la sagesse unique, il passe le reste de ses jours dans la contemplation du plus ravissant de tous les spectacles. Il me reste à vous apprendre quels sont ces dieux, et combien ils sont. Je ne crains point [986e] de passer ici pour menteur; c'est de quoi je puis vous assurer. Je dis donc encore une fois que ces puissances sont au nombre de huit : nous avons déjà parlé de trois ; disons quelque chose des cinq autres. La quatrième et la cinquième ont dans leur révolution un mouvement à peu près égal en vitesse à celui du soleil, ni plus lent ni plus rapide : de