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cxlii
INTRODUCTION

lent manuscrit copié sans doute vers la fin du xie siècle, ou au début du xiie siècle sur le Parisinus A, au temps où il était complet. Il ne diffère guère du modèle que par quelques leçons empruntées à la classe de F, et l’on pourrait à la rigueur s’en passer pour la constitution du texte de la République. Toutes les leçons qui ne lui sont pas communes avec A ou A2 se réduisent à πέρι, correctement accentué 364 c, et à τις, au lieu de τι (AF) 386 d ; une troisième , pour ἦν (AF) n’est pas dans le texte de A, mais s’y trouvait primitivement, comme l’indique une scholie marginale de A. Vers la fin du xve siècle, on compléta le manuscrit sur un autre qui, d’après Alline, serait dérivé indirectement du Venetus D. En collationnant la partie ajoutée, je l’ai trouvée assez différente de D. Elle se rapproche plutôt du Vindobonensis 54 W et semble dériver du même exemplaire que lui. Aussi est-ce à peine si j’y ai relevé une ou deux leçons que j’ai marquées de la lettre t, pour la distinguer du texte ancien marqué par T.


Les
autres manuscrits.

Des trois autres familles B, Y, W, les deux premières ne contiennent pas la République. Elle se trouve dans W, mais elle ne fait point partie de la rédaction primitive qui est du xiie siècle et qui comprend les sept premières tétralogies. La huitième (1-3) qui donne la République est d’une main plus récente, probablement du milieu ou de la fin du xive siècle, s’il est vrai que le Lobcovicianus ait été copié en ce siècle sur W. J’ai collationné W sur une photographie, et quoique cette partie soit récente, elle m’a paru mériter une attention particulière. Elle est contaminée de A et de F ; elle suit T d’assez près jusqu’à l’endroit où il finit, c’est-à-dire jusqu’à 389 d (δεήσει). Jusque-là elle diffère complètement du Venetus D : puis elle tient à la fois de A et de F et se rapproche du Venetus D. Elle a des lacunes communes avec D, d’autres qui lui sont propres ; pour une petite moitié de ses leçons, elle est apparentée à D ; elle l’est pour une grosse moitié dans les Livres VII et VIII. Je n’ai point relevé dans W les leçons qui se retrouvent soit dans A, soit dans F ; mais il y a quelques leçons originales que j’ai mises dans mon texte, et quelques autres intéressantes que j’ai glissées dans mon apparat.

J’ai écarté aussi les deux manuscrits du xiie siècle dont