Alors Polémarque dit : Vous m’avez l’air, Socrate, de prendre le chemin de la ville pour vous en retourner.
Ce n’est pas mal deviné, dis-je.
Eh bien ! tu vois, reprit-il, combien nous sommes.
Oui, sans doute.
Alors, ajouta-t-il, ou bien vous serez plus forts que nous tous, ou vous allez rester ici.
N’y a-t-il pas, demandai-je, une autre alternative, qui serait de vous convaincre qu’il faut nous laisser partir ?
Seriez-vous de force, reprit-il, à convaincre des gens qui ne veulent pas entendre ?
Nullement, dit Glaucon.
Alors mettez-vous dans la tête qu’on ne vous écoutera pas.
328Adimante à son tour prenant la parole : Peut-être aussi, dit-il, ne savez-vous pas qu’il y aura le soir une course aux flambeaux à cheval, en l’honneur de la déesse ?
À cheval ! m’écriai-je ; voilà qui est nouveau. C’est à cheval qu’ils tiendront et se passeront les flambeaux et se disputeront le prix ? Est-ce bien cela que tu veux dire ?
C’est bien cela, répondit Polémarque. En outre il y aura une fête de nuit qui vaut la peine d’être vue. Nous sortirons après dîner, nous assisterons à la fête ; nous y rencontrerons une foule de jeunes gens et nous causerons. Restez donc, et bne vous faites pas prier.
Alors Glaucon : Je vois bien, dit-il, qu’il faut rester.
Eh bien, si c’est ton avis, dis-je, prenons-en notre parti.
Conversation
de Céphale
et de Socrate
sur les ennuis
de la vieillesse.
II Nous nous rendîmes donc chez Polémarque ; et là, nous trouvâmes Lysias et Euthydème, ses frères, et avec eux Thrasymaque de Chalcédoine, Charmantide de Paeanée et Clitophon, fils d’Aristonyme[1]. À l’intérieur il y avait aussi le père de Polémarque, c Céphale ; je le trouvai beaucoup vieilli ; car il y avait longtemps que je ne l’avais pas vu. Il était assis sur un
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À l’exception de Thrasymaque, ces cinq personnages qui se trouvent chez Polémarque sont des personnages muets. Polémarque, frère aîné de Lysias, s’appliquait à la philosophie, tandis que Lysias étudiait la rhétorique.
Thrasymaque, né à Chalcédoine, en Bithynie, vint à Athènes en