Page:Platon - Théétète. Parménide, trad. Chambry.djvu/135

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THÉÉTÈTE

Oui encore.

SOCRATE

Et celui qui juge, ne juge-t-il pas une certaine chose ?

THÉÉTÈTE

Nécessairement.

SOCRATE

Et celui qui juge une certaine chose, ne juge-t-il pas quelque chose qui est ?

THÉÉTÈTE

Je l’accorde.

SOCRATE

Donc celui qui juge ce qui n’est pas ne juge rien ?

THÉÉTÈTE

Evidemment non.

SOCRATE

Mais celui qui ne juge rien, ne juge même pas du tout.

THÉÉTÈTE

Cela semble évident.

SOCRATE

Il n’est donc pas possible de juger ce qui n’est pas, ni relativement aux objets existants, ni absolument.

THÉÉTÈTE

Evidemment non.

SOCRATE

Juger faux est donc autre chose que juger ce qui n’est pas.

THÉÉTÈTE

Il semble bien que c’est autre chose.

SOCRATE

Ce n’est donc pas de cette façon ni de celle que nous avons examinée un peu plus haut que l’opinion fausse se forme en nous.

THÉÉTÈTE

Non, certainement.

SOCRATE

XXXII. — Mais est-ce quand elle se forme de cette manière-ci que nous lui donnons ce nom ?

THÉÉTÈTE

De quelle manière ?