Page:Platon - Théétète. Parménide, trad. Chambry.djvu/141

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but et

en faisant les distinctions suivantes. Il est impossible de penser que ce que l’on sait et dont on porte l’empreinte en son âme, mais qu’on ne perçoit pas, soit une autre chose que l’on sait, dont on a également l’empreinte, mais qu’on ne perçoit pas. Il est impossible aussi de penser que ce que l’on sait soit ce qu’on ne sait pas et dont on n’a pas le sceau en soi, ou que ce qu’on ne sait pas soit ce qu’on ne sait pas non plus, ou que ce qu’on ne sait pas soit ce que l’on sait. Il est de même impossible de penser que ce qu’on perçoit soit autre chose qu’on perçoit également, que ce qu’on perçoit soit quelque chose qu’on ne perçoit pas, que ce qu’on ne perçoit pas soit quelque chose qu’on ne perçoit pas et que ce qu’on ne perçoit pas soit quelque chose qu’on perçoit. Il est encore, si cela se peut, plus impossible de penser que ce que l’on sait, qu’on perçoit et dont on a la marque conforme à la perception, soit autre chose qu’on connaît, qu’on perçoit et dont on a la marque conforme à la perception. Il est également impossible de confondre ce que l’on sait, qu’on perçoit et dont on a un souvenir exact avec ce que l’on sait, et encore ce que l’on sait, qu’on perçoit et dont a un souvenir fidèle avec ce qu’on perçoit, et de même ce qu’on ne sait pas, qu’on ne perçoit pas, et encore ce qu’on ne sait pas et qu’on ne perçoit pas avec ce qu’on ne perçoit pas. En tous ces cas, il est absolument impossible de concevoir une opinion fausse. Il ne reste donc, si l’opinion fausse doit se produire quelque part, que les cas suivants.

THÉÉTÈTE

Quels cas ? Peut-être comprendrai-je mieux par là ce que tu dis ; car à présent je ne te suis pas.

SOCRATE

Ceux où l’on confond ce qu’on sait avec d’autres choses que l’on connaît et que l’on perçoit, ou avec ce qu’on ne connaît pas, mais qu’on perçoit, et ceux où l’on confond ce qu’on sait et qu’on perçoit avec ce qu’on sait et qu’on perçoit également.

THÉÉTÈTE

À présent, je suis encore beaucoup plus loin de te comprendre que tout à l’heure.

SOCRATE

XXXIV. — Je vais donc reprendre la question de cette façon : écoute. N’est-il pas vrai que, connaissant Théodore