abe, peux-tu citer d’autres choses qui soient parties de la syllabe, sans cependant en être les éléments ?
Non, pas du tout. Si, en effet, Socrate, j’accordais que la syllabe a des parties, il serait, je pense, ridicule de laisser de côté les éléments pour aller chercher des parties d’un autre genre.
Il résulte donc indubitablement de ton affirmation présente que la syllabe doit être une forme unique et indivisible.
Il semble.
Or ne te souviens-tu pas, cher Théétète, que nous avons admis il n’y a qu’un moment, comme une chose bien dite, qu’on ne saurait rendre compte des premiers principes dont tous les êtres sont composés, parce que chacun d’eux pris en soi et par soi est exempt de composition, et qu’il n’est même pas correct, en parlant de lui, de lui appliquer les termes d’ » être » ou de « ceci », parce qu’ils expriment des choses différentes de lui, étrangères à lui, et que c’est précisément la cause qui fait qu’il est irrationnel et inconnaissable ?
Je m’en souviens.
Y a-t-il une autre cause, ou est-ce la même qui fait qu’il est de forme simple et qu’il est indivisible ? Pour moi, je n’en vois pas d’autre.
Il ne paraît pas, en effet, qu’il y en ait une autre.
Dès lors la syllabe ne se range-t-elle pas dans la même forme que lui, s’il est vrai qu’elle n’ait pas de parties et qu’elle soit une entité unique ?
Assurément.
Si donc la syllabe est une pluralité d’éléments et une somme dont ces éléments sont les parties, les syllabes et les éléments