Page:Platon - Théétète. Parménide, trad. Chambry.djvu/174

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on entend la connaissance de la différence, et non la simple opinion, c’est une chose agréable que cette raison et la plus belle définition qu’on ait donnée de la science ; car connaître, c’est avoir acquis la science, n’est-ce pas ?

THÉÉTÈTE

Oui.

SOCRATE

Alors, si on lui demande ce qu’est la science, l’auteur de la définition répondra apparemment que c’est l’opinion droite avec la science de la différence ; car l’adjonction de la raison serait cela, selon lui.

THÉÉTÈTE

Il semble.

SOCRATE

Et c’est le comble de la naïveté de nous dire à nous qui cherchons la science, que c’est l’opinion droite avec la science de la différence ou de toute autre chose. Ainsi, Théétète, la science n’est ni la sensation, ni l’opinion vraie, ni la raison ajoutée à l’opinion vraie.

THÉÉTÈTE

Il semble que non.

SOCRATE

Maintenant sommes-nous encore gros de quelque chose, cher ami, et sentons-nous des douleurs d’enfantement au sujet de la science, ou sommes-nous entièrement délivrés ?

THÉÉTÈTE

Oui, par Zeus, et j’ai dit avec ton aide plus de choses que je n’en portais en moi.

SOCRATE

Mais tout cela, notre art maïeutique n’affirme-t-il pas que ce n’était que du vent et que cela ne mérite pas qu’on le nourrisse ?

THÉÉTÈTE

Certainement.

SOCRATE

XL IV. — Si donc, Théétète, tu essayes par la suite de concevoir d’autres pensées et si tu les conçois, tu seras plein de choses meilleures grâce à la discussion présente, et, si tu demeures vide, tu seras moins à charge à ceux que tu fréquenteras, et plus doux, parce que tu seras assez sage pour ne pas croire que tu sais ce que tu ne s