ères. Cependant, quoique en général je les saisisse assez bien, il y a un petit point qui m’embarrasse et que je voudrais examiner avec toi et ceux qui sont présents ici. Dis-moi donc : est-ce qu’apprendre n’est pas devenir plus sage relativement à ce qu’on apprend ?
Sans contredit.
Or c’est, je pense, par la sagesse que les sages sont sages ?
Oui.
Est-ce que cela diffère en quelque point de la science ?
Quoi, cela ?
La sagesse. Ou bien n’est-on pas sage en ce en quoi l’on est savant ?
Comment ne le serait-on pas ?
Alors science et sagesse sont la même chose.
Oui.
C’est précisément cela qui cause mon embarras et je n’arrive pas à concevoir par moi-même assez clairement ce que peut bien être la science. Saurions-nous dire en quoi elle consiste ? Qu’en pensez-vous ? Qui de nous le dira le premier ? Celui qui se trompera, et tous ceux qui se tromperont à leur tour iront s’asseoir et seront les ânes, comme disent les enfants qui jouent à la balle ; mais celui qui surpassera les autres sans faire de faute sera notre roi et nous commandera de répondre à toutes les questions qu’il lui plaira. Pourquoi gardez-vous le silence ? J’espère, Théodore, que je ne suis pas trop importun par mon amour de la discussion et par mon désir de lier conversation et de faire naître entre nous l’amitié et la familiarité.
Pas du tout, Socrate ; il n’y a rien en cela qui soit impor