Non pas.
Alors crois-tu que la science, comme je le disais tout à l’heure, soit chose facile à découvrir et n’exige pas un esprit tout à fait supérieur ?
Au contraire, par Zeus, elle exige même un esprit supérieur entre tous.
Aie donc confiance en toi, persuade-toi que Théodore parle sérieusement, et mets toute ton application à te rendre compte de la nature des choses et en particulier de la nature de la science.
Pour ce qui est de mon application, Socrate, tu pourras t’en assurer.
VI. — Allons maintenant, puisque tu viens si bien d’ouvrir la voie, prends pour modèle la réponse que tu as faite sur les racines et, de même que tu les as toutes renfermées, quel qu’en fût le nombre, dans une forme unique, essaye aussi de désigner les nombreuses formes de la connaissance par un terme unique.
Tu sauras, Socrate, que j’ai déjà mainte fois abordé ce problème, en entendant rapporter tes questions à ce sujet. Malheureusement je ne puis me persuader que j’aie trouvé moi-même une définition satisfaisante, et je n’ai jamais entendu personne en donner une comme tu la souhaites. Malgré cela, je ne puis me désintéresser de la question.
C’est que tu es en butte aux douleurs de l’enfantement, mon cher Théétète, parce que ton âme n’est pas vide, mais grosse.
Je ne sais pas, Socrate, je te dis seulement ce que j’éprouve.
Eh bien, jeune innocent, n’as-tu pas entendu dire que je suis fils d’une très vaiilante et vénérable sage-femme, Phénarété ?