Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 1.djvu/311

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SILÉNIE. Au secours ! empêchez-le de se tuer !

ALCÉSIMARQUE. Ô toi qui m’es plus chère mille fois que la vie, que je le veuille ou non, toi seule tu me fais vivre.

MÉLÉNIS. Oh ! vouliez-vous vraiment faire un coup pareil ?

ALCÉSIMARQUE. Je n’ai rien à démêler avec toi ; pour toi je suis mort. Mais elle, je la tiens, et assurément je ne la lâcherai pas. Je veux l’attacher à moi par des liens indissolubles. Où êtes-vous, esclaves ? dès que je l’aurai emportée dans la maison, fermez, mettez barres et verrous. (Il emporte Silénie.)

MÉLÉNIS. Il s’en va, il l’enlève. Suivons-le, instruisons-le à son tour, essayons de calmer sa colère. (Elle sort avec Halisca, qui laisse tomber la cassette.)


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ACTE IV.

SCÈNE I. — LAMPADION, PHANOSTRATE.

LAMPADION. De ma vie, je crois, je n’ai vu une vieille si scélérate ; elle était convenue de tout, et là voilà qui se met à nier ! Mais j’aperçois ma maîtresse… Hé ! Qu’est-ce que cette cassette qui est là par terre avec des jouets ? Je ne vois personne dans la rue.... Faisons le petit mignon, plions l’échine, et prenons-la.

PHANOSTRATE. Eh bien, Lampadion ?

LAMPADION. Est-ce que cette cassette sort de chez nous ? Je viens de la ramasser par terre, là, près de la porte.

PHANOSTRATE. Et cette vieille femme, quoi de nouveau ?

LAMPADION. C’est la plus infâme coquine qu’il y ait sur la terre. Elle nie maintenant ce qu’elle avait avoué. Et je me laisserais berner par cette maudite vieille ? oh non, plutôt mille fois mourir !

PHANOSTRATE, apercevant les jouets. Ah ! dieux puissants !

LAMPADION. Pourquoi invoquer les dieux ?

PHANOSTRATE. Sauvez-vous.

LAMPADION. Qu’est-ce donc ?

PHANOSTRATE. Les jouets que tu as emportés avec ma fille pour l’exposer.

LAMPADION. Perdez-vous la tête ?

PHANOSTRATE. Oui, ce sont bien eux.

LAMPADION. Encore ?