Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 1.djvu/314

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LAMPADION. Maîtresse, voilà une fine pièce qui ne vaut pas cher.

PHANOSTRATE. Par Castor, c’est bien mon avis.

LAMPADION. Elle a toute l’allure d’une méchante et malfaisante bête.

PHANOSTRATE. Laquelle ?

LAMPADION. La chenille s’enroule et s’entortille dans les feuilles de vigne : celle-ci s’entortille tout pareillement dans ses préambules… Que cherches-tu ?

HALISCA. Une cassette, mon beau jeune homme, qui s’est envolée ici de mes mains.

LAMPADION. Que ne la portais-tu dans une cage ?

HALISCA. Oh ! le butin n’est pas riche.

LAMPADION. C’est étonnant, n’est-ce pas, qu’il n’y ait pas une troupe d’esclaves dans une cassette !

PHANOSTRATE. Laisse-la parler.

LAMPADION. Si elle parle, toutefois.

PHANOSTRATE. Voyons, dis-nous ce qu’il y avait dedans.

HALISCA. Des jouets.

LAMPADION. Je connais un homme qui prétend savoir où elle est.

HALISCA. Et moi, je connais une femme qui serait bien reconnaissante s’il la lui faisait retrouver.

LAMPADION. Mon homme veut une récompense.

HALISCA. Ah ! sur ma foi, celle qui a perdu la cassette proteste qu’elle n’a rien à donner.

LAMPADION. Pourtant il demande de l’argent.

HALISCA. De l’argent ! il a beau en demander.

LAMPADION. Oh ! c’est un homme qui ne fait rien pour rien.

PHANOSTRATE, à Halisca. Cause avec moi, tu t’en trouveras bien. Nous déclarons que nous avons la cassette.

HALISCA. Que tous les dieux vous bénissent ! Où est-elle ?

PHANOSTRATE. La voici en bon état. Mais je veux m’entretenir avec toi sur un sujet qui me tient fort au cœur ; je veux t’associer à moi pour faire mon bonheur.

HALISCA. De quoi est-il question ? qui êtes-vous ?

PHANOSTRATE. Je suis la mère de celle à qui étaient ces jouets.

HALISCA. Vous demeurez donc ici ?

PHANOSTRATE. Tu devines. Mais, ma mie, pas tant de détours ; fais attention, et dis-moi, là, tout de suite, de qui tu as reçu ces jouets.