Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 1.djvu/382

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PHILIPPA. Mais si votre esclave s’est trompé, pouviez-vous vous y méprendre ?

ÉRIPHANE. Eh ! comment la reconnaître ? je ne l’ai vue qu’une fois.

PHILIPPA. Ah ! c’est fait de moi !

PÉRIPHANE. Ne pleurez pas, pauvre femme ; entrez chez moi et prenez courage. Je la retrouverai.

PHILIPPA. Elle a été achetée par quelqu’un d’ici, un citoyen d’Athènes, un jeune homme, m’a-t-on dit.

PÉRIPHANE. C’est bon, je la trouverai. Entrez seulement et gardez de près cette Circé, cette fille du soleil. Moi, je laisse tout de côté pour suivre la piste de mon coquin d’Épidique, et si je mets la main sur lui, ce jour sera le dernier de sa vie.


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ACTE V.


SCÈNE I. — STRATIPPOCLÈS, ÉPIDIQUE, L’USURIER, THÉLESTIS.

STRATIPPOCLÈS. Cet usurier m’ennuie bien de ne pas venir chercher son argent et de ne pas m’amener la jeune esclave que j’ai achetée. Mais voici Épidique. D’où vient qu’il a le front si chargé de nuages ?

ÉPIDIQUE, à part. Quand Jupiter amènerait avec lui les onze autres dieux, ils ne pourraient pas, à eux tous, sauver Épidique de la torture. J’ai vu Périphane acheter des courroies ; Apécide était avec lui ; maintenant ils me cherchent sans doute ; ils se sont bien aperçus que je me suis joué d’eux.

STRATIPPOCLÈS. Comment va, mon sauveur ?

ÉPIDIQUE. Comme un misérable.

STRATIPPOCLÈS. Qu’as-tu donc ?

ÉPIDIQUE. Ah ! donnez-moi les moyens de fuir avant que je ne périsse : nos deux têtes pelées me cherchent par toute la ville, la main armée de solides courroies.

STRATIPPOCLÈS. Ne crains rien.

ÉPIDIQUE. En effet, la liberté est pour moi toute prête.

STRATIPPOCLÈS. Je veillerai sur toi.

ÉPIDIQUE. Et les deux autres encore bien mieux, si une fois ils me tiennent… Mais quelle est cette jeune femme, qui vient par ici avec ce vieux podagre ?