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SCÈNE III. - UNE SERVANTE, MÉNECHME SOSICLÈS.

LA SERVANTE. Ménechme, Érotie dit qu’elle vous aimera bien si vous voulez, par la même occasion, porter ceci chez l’orfèvre, y ajouter une once d’or, et faire remettre à neuf cette agrafe.

MÉNECHME. Non-seulement cela, mais tout ce dont elle voudra me charger ; dis-lui que je suis à ses ordres.

LA SERVANTE. Savez-vous ce que c’est que cette agrafe ?

MÉNECHME. Mais une agrafe d’or, je suppose.

LA SERVANTE. C’est celle que vous avez prise en cachette, dans le temps, dans l’armoire de votre femme, à ce que vous disiez.

MÉNECHME. Jamais de ma vie.

LA SERVANTE. Eh quoi, ne vous en souvient-il plus ? Alors, si vous l’avez oublié, rendez-la-moi.

MÉNECHME. Attends un peu ; eh oui, j’y suis. C’est celle que je lui ai donnée.

LA SERVANTE. Précisément.

MÉNECHME. Et où sont les grands bracelets que je lui ai donnés en même temps ?

LA SERVANTE. Vous n’en avez jamais donné.

MÉNECHME. Pourtant le tout était ensemble.

LA SERVANTE. Dirai-je que vous vous chargez de la commission ?

MÉNECHME. Oui, dis-le-lui, je m’en charge. On lui rapportera à la fois la mante et l’agrafe.

LA SERVANTE. Cher Ménechme, faites-moi faire aussi une paire de boucles d’oreilles longues, seulement du poids de deux drachmes, afin que j’aie du plaisir à vous voir quand vous viendrez chez nous.

MÉNECHME. Soit ; donne-moi l’or, je payerai la main-d’œuvre.

LA SERVANTE. Avancez-moi cela, je vous le rendrai plus tard.

MÉNECHME. Non, donne toi-même. Je te rendrai le double.

LA SERVANTE. Je n’ai pas d’argent.

MÉNECHME. Eh bien, ce sera pour quand tu en auras.

LA SERVANTE. N’avez-vous plus rien à me dire ?

MÉNECHME. Dis-lui que je m’occuperai’ de tout cela, (à part) ? pour le vendre au meilleur prix. (La servante rentre.) Est-elle enfin rentrée ? oui, elle est partie, elle a fermé’ la porte. En vérité, tous les dieux me protègent, me comblent de biens et d’affection. Mais, puisque l’occasion est favorable et que j’en ai tout le temps, décampons sans retard, éloignons-nous de ce lieu