Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/149

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THEUROPIDE. Qui m’appelle ?

TRANION. Un esclave des plus fidèles à son maître. Je viens d’où vous m’avez envoyé, et j’ai obtenu la permission.

THEUROPIDE. Et, dis-moi, pourquoi es-tu resté si longtemps là-bas ?

TRANION. Le vieillard n’était pas libre : j’ai attendu.

THEUROPIDE. Tu es toujours le même, un lambin.

TRANION. Eh, rappelez-vous le proverbe : il n’est pas facile de souffler et d’avaler en même temps ; je ne pouvais être à la fois ici et là-bas.

THEUROPIDE. Eh bien ?

TRANION. Visitez, examinez à votre aise.

THEUROPIDE. Alors, conduis-moi.

TRANION. Est-ce que je vous arrête ?

THEUROPIDE. Je te suis.

TRANION. Le bonhomme vous attend lui-même devant sa maison. Il est fâché de l’avoir vendue.

THEUROPIDE. Eh bien, après ?

TRANION. Il me prie d’engager Philolacbès à la lui rendre.

THEUROPIDE. Ce n’est pas mon avis. Chacun fait ses orges : si le marché nous était désavantageux, nous n’aurions pas le droit de la rendre. Quand on fait un bénéfice, on doit l’empocher. Il ne faut pas avoir le cœur tendre.

TRANION. Vous nous retardez avec tous vos dictons. Suivez-moi.

THEUROPIDE. Soit, je suis tout à toi.

TRANION, à Simon. Voici le vieillard ; je vous amène votre homme.

SIMON. Je suis heureux de vous voir de retour et bien portant, Theuropide.

THEUROPIDE. Que les dieux vous bénissent !

SIMON. Il m’a dit que vous vouliez visiter la maison.

THEUROPIDE. Si cela ne vous dérange pas.

SIMON. Pas le moins du monde : entrez, visitez.

THEUROPIDE. Mais les femmes ?

SMON. Ne vous inquiétez pas des femmes. Allez partout, faites comme chez vous.

THEUROPIDE. Comme chez moi ?

TRANION, bas à Theuropide. Vous savez qu’il a du chagrin ; ne lui plantez pas au nez que vous êtes acquéreur. Ne voyez-vous pas bien sa mine renfrognée ?

THEUROPIDE. C’est vrai.