Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/352

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LABRAX. Suivez-moi, je vous en prie.

CHARMIDÈS. Vos conseils sont dignes de vous ; on vous traîne en prison, c’est pour cela que vous me priez de vous suivre… Voulez-vous bien me lâcher ?

LABRAX. Je suis perdu.

PLEUSIDIPPE. Puisses-tu dire vrai !… Toi, ma chère Palestra, et toi Ampélisca, restez ici sans bouger en attendant que je revienne.

UN ESCLAVE. Je leur conseille plutôt d’entrer chez nous jusqu’à ce que vous veniez les prendre.

PLEUSIDIPPE. Bonne idée : merci.

LABRAX, aux esclaves. Vous me volez.

L’ESCLAVE. Comment, nous te volons !

PLEUSIDIPPE, à un de ses esclaves. Tire-le.

LABRAX. Je vous prie, je vous supplie, Palestra.

PLEUSIDIPPE. Marche, bourreau.

LABRAX. Mon hôte !

CHARMIDÈS. Je ne suis point votre hôte ; je renie votre hospitalité.

LABRAX. C’est ainsi que vous me dédaignez ?

CHARMIDÈS. Voilà comme je suis ; je ne bois pas deux fois dans une coupe.

LABRAX. Que les dieux t’exterminent !

CHARMIDÈS. Bon pour toi. (Pleusidippe et Labrax disparaissent.) Il y a eu, je crois, des métamorphoses d’hommes en bêtes ; ce coquin-là m’a l’air de se changer en pigeon, il aura bientôt le cou pris dans le pigeonnier ; il fera son nid aujourd’hui même en prison. J’irai cependant pour l’assister en le faisant condamner plus vite si je peux.


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ACTE IV.


SCÈNE I. — DÉMONÈS.


J’ai bien fait et je suis content d’avoir secouru tantôt ces deux filles ; ce sont deux clientes toutes trouvées, et toutes gentilles et jeunettes. Mais ma scélérate de femme a sans cesse l’œil sur moi pour m’empêcher de leur faire le moindre signe… Ah ! je suis curieux de savoir ce qu’apportera notre esclave Gripus, qui s’en est allé, avant le jour, pêcher dans la mer.