Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T1 - 1848.djvu/214

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golfe avec la ville de Cermore; Amphipolis, ville libre: la nation des Bisaltes; puis le fleuve Strymon, limite de la Macédoine ; il a sa source dans l'Haemus, et, chose remarquable, il s'épanche en sept lacs avant de prendre son cours.

[6] Telle est cette Macédoine, qui a été jadis maîtresse de l'empire du monde; cette Macédoine, qui a passé par-dessus l'Asie, l'Arménie, l'Ibérie, l'Albanie, la Cappadoce, la Syrie, l'Égypte, le Taurus, le Caucase; cette Macédoine, qui a dominé sur la Bactriane, la Médie, la Perse, et l'Orient, tout entier subjugué; cette Macédoine, qui, marchant sur les traces de Bacchus et d'Hercule, a triomphé de l'Inde; la même Macédoine, dont Paul Émile, notre général, a vendu en un seul jour 72 villes avec leurs dépouilles. Une si grande différence dans la destinée tint à deux hommes.

XVIII. (XI.) [1] Viennent ensuite les Thraces, qui sont au nombre des nations les plus puissantes de l'Europe; leur pays est divisé en 50 stratégies: parmi les peuples thraces qu'on peut se décider à nommer, habitent, sur la rive droite du Strymon, les Densélètes (IV, 1) et les Mèdes, jusqu'aux Bisaltes, nommés plus haut; sur la rive gauche, les Digères, et plusieurs peuplades appartenant aux Besses et portant différents noms , lesquelles s'étendent jusqu'au fleuve Nestus, qui baigne le pied du mont Pangée, et passe au milieu des Élethes, des Diobesses, des Carbilèses, puis des Bryses, des Sapéens et des Odomantes. Le pays des Odryses donne naissance à l'Hèbre, dont les bords sont habités par les Cabylètes, les Pyrogères, les Drugères, les Caeniques, les Hypsaltes, les Bènes, les Corpilles, les Bottiéens, les Édoniens;

[2] dans la même région sont les Sellètes, les Priantes, les Dolonques, les Thynes (VI, 41), les grands Coelètes, placés au-dessous de l'Hémus; les petits Coelètes, placés au-dessous du Rhodope. Ces contrées sont traversées par l'Hèbre; au pied du Rhodope est la ville appelée jadis Ponéropolis, puis Philippopolis, du nom de son fondateur; enfin Trimontium, à cause de sa situation. La pente de l'Hémus est de 6.000 pas: son revers opposé, tourné du côté du Danube, est habité par les Moesiens (III, 29, 1), les Gètes, les Aorses, les Gaudes, les Clariens, et, au-dessous d'eux, les Arréen Sarmates, qu'on appelle Aréates, les Scythes, et, autour du Pont- Euxin, les Morisènes et les Sithoniens, pères du poète Orphée.

[3] Ainsi la Thrace a pour limites, au nord, le Danube; au levant, le Pont-Euxin et la Propontide; au midi, la mer Égée, sur la côte de laquelle, à partir de l'embouchure du Strymon, sont Apollonie, Oesyma, Néapolis, Datos; dans l'intérieur, Philippes, colonie, éloignée de Dyrrachium de 125.000 pas; Scotusa, Topiris, l'embouchure du fleuve Nestus, le mont Pangée, Héraclée, Olinthe, Abdère, cité libre; le lac et la nation des Bistoniens. Il y eut jadis dans cette contrée la ville de Tirida, où étaient les horribles écuries des chevaux de Diomède. Maintenant on y trouve Dicéae (10), Ismare, la localité dite Parthénion, Phalesine, Maronée (XIV, 16), ci-devant appelée, Ortagurée; le mont Serrium, la ville de Zoné;

[4] puis la localité de Doriscus, capable de tenir 10.000 hommes, car c'est là, et de cette façon, que Xerxès fit le dénombrement de son armée; l'embouchure de l'Hèbre, le port de Stentor, la ville d'Aenos, cité libre, avec le tombeau de Polydore, contrée jadis occupée par les Ciconiens. A partir de Doriscus jusqu'à Macron-Tichos,