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douleurs de tête et les morsures des serpents. Quelques-uns recommandent l’ophite blanc, porté en amulette contre la phrénitis et le léthargus ; mais contre les serpents d’autres vantent de préférence I’ophite appelé téphrias, à cause de sa couleur cendrée. Il est aussi un marbre memphite appelé ainsi du lieu où on le trouve ; il a de l’analogie avec les pierres précieuses. Pour s’en servir, on le broie et on l’applique avec du vinaigre sur les parties à cautériser ou inciser : la partie s’engourdit, et ne sent pas la douleur.

3 Le porphyrite, que produit aussi l’Égypte, est rouge. Celui qui est parsemé de points blancs se nomme leptopsepsos. Les carrières peuvent fournir des blocs des plus grandes dimensions. Vitrasius Pollion, procurateur de l’empereur Claude, fit venir d’Égypte à Rome, pour le prince, des statues de cette pierre, innovation qui ne fut guère goûtée ; toujours est-il que personne ne l’a imitée. Les Égyptiens aussi ont trouvé en Éthiopie la pierre qu’ils nomment basanite (XXXVI, 38), et qui a la couleur et la dureté du fer, d’où le nom qu’ils a été donné (basanos, pierre de touche). On n’en a jamais vu de bloc plus gros que celui qui a été dédié par l’empereur Vespasien Auguste dans le temple de la Paix ; il représente le Nil avec enfants qui jouent alentour, symbole de seize coudées, auxquelles doit parvenir le Nil dans sa crue la plus avantageuse. On raconte qu’il se trouve à Thèbes, dans le temple de Sérapis, un bloc assez semblable, consacré, pense-t-on à la statue de Memnon, qu’on dit rendre un son au contact des rayons du soleil levant.

XII

1 Nos anciens ont pensé que l’onyx se trouvait seulement dans les montagnes de l’Arabie, mais Sudines savait, qu’il s’en trouve aussi en Campanie : on en a fait d’abord des vases à boire, puis des pieds de lit et des sièges. Cornélius Népos rapporte que grand fut l’étonnement quand P. Lentulus Spinther (an de Rome 691) montra des amphores en onyx aussi grandes que des barils de Chio : "Cinq ans après, ajoute-t-il, j’ai vu des colonnes de cette matière hautes de trente-deux pieds." Plus tard on en rabattit ; car quatre médiocres colonnes furent placées par Cornellus Balbus (an de Rome 741 ) dans son théâtre, comme une merveille remarquable.

2 Pour nous, nous en avons vu trente plus grandes dans la salle à manger qu’avait fait construire Calliste (XXXIII, 47), cet affranchi de Claude, connu par son pouvoir. (VIII.) Quelques-uns nomment cette pierre alabastrite (XXXVII, 54); on en fait des vases à parfums, parce qu’elle passe pour les préserver de toute corruption (XIII, 3). Calcinée, elle entre dans les emplâtres. On la trouve aux environs de Thèbes d’Égypte et de Damas de Syrie. Celle de Damas est plus blanche que les autres. On a donné la palme entre tous les albâtres à celui de la Carmanie, puis à celui de l’Inde, et finale-ment à ceux de Syrie et d’Asie. Le plus commun est celui de la Cappadoce, dépourvu de tout éclat. On recherche le plus les albâtres couleur de miel, qui ont des taches disposées en tourbillons, et qui ne sont point transparents. On regarde comme défectueux la couleur de corne, le blanc, et tout ce qui se rapproche du verre.

XIII

1 Plusieurs pensent que pour la conservation des parfums l’albâtre ne l’emporte guère sur les pierres lygdines trouvées à Paros. La grosseur de ces pierres ne dépasse jamais le volume d’un plat ou d’une coupe. Autrefois il n’en