Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T1 - 1848.djvu/190

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jusqu'au fleuve Silare, le territoire du Picentin, dans un espace de 30.000 pas, a appartenu aux Étrusques. On y remarque le temple de Junon Argienne, fondé par Jason. Dans l'intérieur, Picentia, qui est la citadelle de Salerne (37).

X. [1] Au Silare commence la troisième région, Lucanie et Brutium; là aussi les changements de population n'ont pas été rares. Ces contrées ont été occupées par les Pélasges, les Oenotriens, les Italiens, les Morgètes, les Sicules, les Grecs surtout, et en dernier lieu par les Lucaniens, issus des Samnites et conduits par Lucius.

[2] On y trouve: la ville de Paestum, appelée Posidonie par les Grecs; le golfe de Paestum; la ville d'Élée (38), aujourd'hui Vélie; le promontoire de Palinure, commencement d'un golfe qui s'enfonce dans les terres, et d'où, jusqu'à la colonne de Rhégium, on compte 100.000 pas de trajet. Viennent ensuite le fleuve Melpes, la ville de Buxentum, en grec Pyxus; le fleuve Laüs; il y a eu aussi une ville de même nom:

[2] là, commencement de la côte du Brutium, la ville de Blanda, le fleuve Batum, le port Parthénius des Phocéens; le golfe de Vibon, l'emplacement de Clampétia; la ville de Temsa, appelée par les Grecs Témèse; Térina, fondée par les Crotoniates ; le vaste golfe de Térina; dans l'intérieur, la ville de Consentia; dans la péninsule, le fleuve Achéron et la ville Achérontia; Hippo, que nous appelons maintenant Vibon Valentia; le port d'Hercule, le fleuve Métaure, la ville de Tauroentum, le port d'Oreste, et Medma;

[3] la ville de Scyllaeum, la rivière Cratais (39), mère, à ce qu'on dit, de Scylla; puis la colonne de Rhégium; le détroit de Sicile, et deux promontoires en regard l'un de l'autre, Caenys en Italie, Pélore en Sicile, séparés par un intervalle de doute stades (mètres 842); de là à Rhégium, une distance de 12.500 pas; puis la forêt de Sila dans l'Apennin, le promontoire de Leucopetra, à la distance de 12.000 pas; les Locriens, surnommés Epizéphyriens à cause du promontoire Zéphyrium, éloignés du Silare de 303.000 pas.

[4] Là se termine le premier golfe de l'Europe. On y dénomme différentes mers : la mer d'où il vient s'appelle l'Atlantique, ou grande mer: l'entrée en est appelée Porthmos par les Grecs, détroit de Cadix par nous; après le détroit il est appelé mer d'Espagne, et par quelques-uns mer d'Ibérie ou des Baléares, le long des côtes d'Espagne; puis mer des Gaules en face de la province Narbonnaise, puis mer de la Ligurie; de là, jusqu'à la Sicile, mer d'Etrurie, que, parmi les Grecs, les uns appellent mer Méridionale, les autres mer Tyrrhénienne, et que chez nous on appelle le plus souvent mer Inférieure. Au delà de la Sicile jusqu'à Salente, Polybe la nomme mer Ausonienne. Mais Ératosthène appelle tout ce qui est compris entre l'ouverture de l'Océan et la Sardaigne, mer de Sardaigne; de là jusqu'à la Sicile, mer Tyrrhénienne; de là jusqu'à la Crète, mer de Sicile; au delà, mer de Crète.

XI. [1] Les premières îles que l'on rencontre dans les mers sont celles que les Grecs ont appelées Pityuses, à cause des pins qu'elles produisent (pitus, pin); maintenant l'une et l'autre s’appellent Ebusus, avec une ville jouissant de l'alliance, sont séparées par un bras de mer étroit, ont une étendue de 46.000 pas, et sont à 700 stades (myr. 12,88) de Dianium, qui et, par terre, à la même distance de Carthagène. A 700 stades encore des Pityuses, dans la haute mer,