Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T1 - 1848.djvu/247

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000 pas; la hauteur perpendiculaire est de 4.000. Sur la côte, le fleuve Oronte, né entre le Liban et l'Antiliban près d'Héliopolis; la ville de Rhosos; par derrière, les portes appelées Syriennes, dans l'intervalle qui sépare les monts Rhosiens et le Taurus; sur la côte, la ville de Myriandros; le mont Amanus, où est la ville de Bomitae, et qui sépare la Syrie de la Cilicie.

XIX. (XXIII.) [1] Venons à l'intérieur des terres. La Coelésyrie a : Apamée, séparée par le fleuve Marsyas de la tétrarchie des Nazeriniens; Bambyce, qui porte aussi le nom d'Hiérapolis, mais que les Syriens appellent Magog ; là on adore la monstrueuse Atargatis, nommée par les Grecs Derceto; Chalcis, dite sur le Bélus, d'où le nom de la Chalcidène, contrée la plus fertile de la Syrie; Cyrrhus et la Cyrrhestique; les Gazates, les Gindaréniens, les Gabéniens; deux tétrarchies nommées Granucomates; les Éméséniens, les Hylates, la nation des Ituréens, et la tribu Ituréenne des Baetarréniens; les Mariammitans; la tétrarchie appelée Mammisée; Paradisus, Pagres, les Pinarites; deux Séleucies, outre celle dont il a déjà été question (V, 13), l'une dite de l'Euphrate, l'autre dite du Bélus; les Cardytiens. Le reste de la Syrie comprend (outre ce qui sera énuméré avec l'Euphrate) les Aréthusiens, les Beroeens, les Épiphanéens, à l'orient les Laodiciens surnommés du Liban, les Leucadiens, les Larisséens, outre dix-sept tétrarchies distribuées en royaumes et portant des noms barbares.

XX. (XXIV.) [1] C'est ici qu'il convient le mieux de parler de l'Euphrate. Il naît dans la Caraniide, préfecture de la grande Arménie. Ceux qui en ont le plus approché mettent sa source, Domitius Corbulon dans le mont Aba, Licinius Mucianus au pied de la montagne appelée Capotes, à 12.000 pas au delà de Zimara. D'abord il se nomme Pyxirate. Il coule, séparant de la Cappadoce la Derxène d'abord, puis l'Anaïtis (XXXI, 24), contrées de l'Arménie (VI, 3). Dascusa est éloignée de Zimara de 75.000 pas. De là il est navigable jusqu'à Pastona, dans un espace de 50.000 pas; jusqu'à Mélitène de Cappadoce 24.000 pas; jusqu'à Élégie d'Arménie 10.000 pas; recevant, dans ce trajet, les rivières du Lycus, de l'Arsanias et de l'Arsanus.

[2] A Élégie le mont Taurus se trouve sur son passage, et ne lui résiste pas, malgré son épaisseur de 12.000 pas. Le fleuve s'appelle Omiras à son irruption dans la montagne, Euphrate après qu'il l'a rompue, plein de roches et impétueux même au delà (18). Puis il sépare à gauche (levant) l'Arabie dite des Aroéens (VI, 9) (19) dans un espace de trois schènes (20), à droite (couchant) la Commagène, supportant un pont là même où il force le Taurus.

[3] A Claudiopolis de la Cappadoce, il se dirige vers le couchant; le Taurus, dans la lutte, lui enlève cette première direction; bien que vaincu et déchiré, il en triomphe d'une autre manière, et, le brisant, il le chasse au midi. Ainsi, dans cette lutte de la nature, les choses se compensent : le fleuve va où il veut aller; la montagne l'empêche d'y aller par la voie qu'il voudrait suivre. Après les cataractes, il redevient navigable pendant 40.000 pas jusqu'à Samosate, capitale de la Commagène.

XXI. [1] L'Arabie susnommée a la ville d'Edesse, appelée jadis Antioche, et dite Callirrhoé