Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T1 - 1848.djvu/267

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

le pays des Mèdes, et en perspective la mer Caspienne, laquelle, comme nous le dirons en son lieu (VI, 15), provient de l’Océan, et est entourée tout entière par la chaîne du Caucase. Maintenant énumérons les peuples qui habitent sur les limites l’Arménie.

XI. (X.) Toute la plaine, depuis le Cyrus, est occupée par la nation des Albaniens ; puis par les Ibères, séparés d’eux par la rivière Alazon, qui descend du Caucase et va se jeter dans le Cyrus. Villes prépondérantes : de l’Albanie, Cabalaca ; de l’Ibérie, Harmastis, auprès d’un fleuve ; Néoris ; la contrée de Thasie et de Triare jusqu’aux monts Paryadres ; au delà, les déserts de la Colchide ; sur le côté de ces déserts tourné vers les monts Cérauniens, les Arménochalybes ; le pays des Moschiens jusqu’au fleuve Ibère, qui se jette dans le Cyrus ; au-dessous, les Sacassanes, et puis les Macrones jusqu’au fleuve Absarus. Telles sont les populations des plaines et des pentes. D’un autre côté, à partir des limites de l’Albanie, sont, sur tout le front des montagnes, les nations sauvages des Silves ; au-dessous, celles des Lubiènes ; puis les Didures et les Sodiens.

XII. (XI.) Après ces peuples sont les portes Caucasiennes, que beaucoup, par une grande erreur (VI, 15, 6), appellent portes Caspiennes : c’est un immense ouvrage de la nature qui interrompt subitement la chaîne des montagnes. Là sont des portes garnies de poutres ferrées : au-dessous de ces portes passe un cours d’eau qui exhale une odeur détestable ; en deçà, sur un rocher, est une forteresse appelée Cumania, élevée pour empêcher le passage de nations innombrables : ainsi, à peu près en face de Harmastis (VI, 11), ville des Ibères, une porte suffit pour fermer l’entrée d’un monde. A partir des portes Caucasiennes, en suivant les monts Gordyéens, on trouve les Valles, les Suarnes, nations indomptées, qui cependant exploitent des mines d’or ; de là jusqu’au Pont, plusieurs tribus des Héniochiens, puis des Achéens (VI, 5). Telle est la description de cette contrée (VI, 8), l’une des plus célèbres.

Quelques-uns ont rapporté que du Pont-Euxin à la mer Caspienne il n’y a pas plus de 375.000 pas ; Cornélius Népos réduit cette distante à 250.000, tant l’Asie se rétrécit de nouveau ! L’empereur Claude a rapporté que la distance du Bosphore Cimmérien à la mer Caspienne est de 150.000 pas, et que Séleunus Nicator conçut le projet de percer cet isthme au temps où il fut tué par Ptolémée Céraunus. Il est à peu près certain qu’il y a 200.000 pas depuis les portes du Caucase jusqu’au Pont-Euxin.

XIII. (XII.) Iles dans le Pont-Euxin : les Planctes, ou Cyanées, ou Symplégades (IV, 27) ; Apollonie, appelée Thynias (V, 44) pour la distinguer de celle qui est en Europe (IV, 27), éloignée du continent de 1.000 pas, de 3.000 pas de tour ; en face de Pharnacée (VI, 4), Chalcéritis, qui, d’après les Grecs, porte le nom d’Aria, est consacrée à Mars, et où les oiseaux se sont battus contre les étrangers à coups d’aile.

XIV. Maintenant, après avoir énuméré tout ce qui est dans l’intérieur de l’Asie, il faut se décider à traverser les monts Riphées, et à parcourir à droite le rivage de l’Océan. Baignant l’Asie de trois côtes, il se nomme Scythique au nord, Oriental au levant, Indien au midi. Il se divise encore en une multitude de noms suivant les golfes et les peuples qui le bordent. Une grande