Page:Pline le Jeune - Panégyrique de Trajan, trad. Burnouf, FR+LA, 1845.djvu/179

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çaient sa grandeur, pensèrent lui être funestes dans un combat contre les Arabes. Il avait dépouillé son manteau de général pour n’être pas reconnu : il le fut cependant, à sa chevelure blanche et à son air majestueux, et dès lors tous les traits furent dirigés sur lui. Un de ses cavaliers fut tué à ses côtés. Dion, LXVIII, 31.

V. 1. Quem non bella civilia dedissent. Allusion aux guerres civiles qui avaient porté au rang suprême Jules César, Auguste, Othon, Vitellius, Vespasien.

2. Cæsar-Auguste. Nous remarquerons que Pline, en adressant la parole au prince, lui donne toujours les noms de César, ou de César Auguste, titres caractéristiques de la dignité impériale. Il ne le désigne qu’une seule fois dans tout ce discours (c. 88) par son nom paternel, encore est-ce pour dire que le nom d’Optimus ne lui est pas moins propre que celui de Trajanus.

3. Largus cruor hostiarum. Ceci ne se rapporte pas, comme l’ont pensé quelques-uns, aux cent soixante mille victimes immolées pour Caligula (Suét. 14) dans les trois premiers mois de son règne. Il ne peut être question que des sacrifices offerts par les prétendants à l’empire, pour savoir si les dieux favorisaient leurs desseins. Juste-Lipse pense que Pline fait particulièrement allusion aux présages favorables obtenus par Auguste, dans son premier consulat, et que Suétone raconte dans la vie de ce prince, ch. 95.

Sinister volatus avium. Cicéron, de Divin., II, 39, remarque que les Romains considéraient comme heureux les présages qui venaient de la gauche ; les Grecs et les barbares, ceux qui partaient de la droite : Ita nobis sinistra videntur, Graiis et barbaris dextra, meliora.

Adscendenti de more Capitolium. Les généraux, avant de partir pour l’armée, allaient offrir leurs vœux au dieu du Capitole. Or, il s’agit ici, selon J. Lipse, du départ de Trajan pour la Germanie, où il était envoyé par Domitien connue lieutenant consulaire, ou, plus probablement, de son départ pour l’Espagne, où nous verrons plus bas qu’il se trouvait avant d’aller en Germanie. Cf. XIV, 3.

4. Consalutavit imperatorem. C’est dans le mot imperator que se trouve l’équivoque, et par conséquent le présage. Il