Page:Pline le Jeune Lettres I Panckoucke 1826.djvu/197

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XV. - Pline à Valerien.

Votre ancienne terre du pays des Marses vous plaît-elle toujours ? Et votre nouvelle acquisition ? n’a-t-elle rien perdu de ses charmes, depuis que vous en jouissez ? Cela me paraît bien difficile : celui qui possède, et celui qui désire n’ont pas les mêmes yeux. Pour moi, je n’ai pas trop à me louer des terres que j’ai héritées de ma mère : elles me plaisent pourtant, parce qu’elles viennent de ma mère ; et d’ailleurs, une longue habitude m’a endurci. Voilà comment les longues plaintes se terminent toujours : à la fin, on a honte de se plaindre. Adieu.

XVI. - Pline à Annien.

Vous me mandez, avec votre zèle ordinaire quand il s’agit de mes intérêts, que les codiciles d’Acilien, qui ne m’a institué héritier que pour une part de son bien, doivent être regardés comme nuls, parce que son testament ne les confirme pas. Je n’ignore pas ce point de droit, connu du jurisconsulte le plus médiocre : mais je me suis fait une loi particulière ; c’est de respecter et d’accomplir toujours les volontés des morts, quand même les formalités y manqueraient. Les codiciles dont il s’agit sont certainement écrits de la main d’Acilien. Quoiqu’ils ne soient pas confirmés par son testament, je les exécu-