Page:Pline le Jeune Lettres I Panckoucke 1826.djvu/25

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que M. De Sacy publia de ce Panégyrique, ne fut pas moins accueillie que celle des Lettres de Pline. Le désir et le besoin de voir les hommes heureux, qui se montrent à chaque ligne de l’ouvrage, le portrait d’un prince qui n’est pas loué par la flatterie, l’esprit et l’éloquence même de l’orateur, car il est quelquefois éloquent, quoique toujours ingénieux, firent rechercher avec empressement la version de M. De Sacy par tous ceux qui ne pouvaient lire Pline qu’en français. Cependant elle est aujourd’hui moins relue que la traduction des lettres, et par une raison bien naturelle. Le soin fatigant de montrer toujours de l’esprit, défaut essentiel et comme inhérent à Pline le Jeune, répand à la longue, sur le Panégyrique de Trajan, une monotonie qui finit par être pénible au lecteur. Cette monotonie se fait moins sentir dans les lettres du même écrivain, où elle est en partie sauvée par la variété continuelle des objets : elle disparaîtrait même entièrement de ces lettres, si l’auteur, qui malheureusement ne les écrivait que pour les rendre publiques, s’y fût livré à cet aimable abandon, qui en aurait dû faire le charme, mais que les regards du public refroidissent et contraignent, et qui se déploie dans toute sa liberté, quand on ne doit être lu que par son ami. . . . . . . . .

Notre académicien, qui n’avait osé ou n’avait voulu être que le traducteur de Pline, semblait, dans les ouvrages qui lui appartenaient en propre, aspirer à se montrer le rival de Cicéron, quoiqu’en apparence beaucoup plus redoutable. Il avait déjà donné, après l’orateur romain, un Traité de l’amitié ; il donna encore