Page:Pline le Jeune Lettres I Panckoucke 1826.djvu/273

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X. - Pline à Spurinna et à Coccia.

Si, la dernière fois que je me trouvai chez vous, je ne vous dis pas que j’avais composé un ouvrage à la louange de votre fils, c’est que d’abord je ne l’avais pas composé pour le dire, mais pour satisfaire à ma tendresse et à ma douleur : ensuite, je croyais que ceux qui avaient entendu la lecture de mon ouvrage, et qui vous en avaient parlé (vous me l’avez dit vous-même, Spurinna), vous en auraient appris en même temps le sujet. Je craignais d’ailleurs de prendre mal mon temps, en rappelant de si tristes idées dans des jours destinés à la joie. J’ai même encore un peu hésité aujourd’hui, si je me contenterais de vous envoyer le morceau que j’ai lu et que vous me demandez, ou si je n’y ajouterais pas d’autres écrits, que je destine à un second volume : car il ne suffit pas à un cœur aussi touché que le mien de n’en consacrer qu’un seul à une mémoire si chère et si précieuse : pour que la gloire de votre fils s’étende aussi loin qu’elle le mérite, il faut qu’on la répande et qu’on la distribue, en quelque sorte, dans plusieurs ouvrages. Ayant donc délibéré si je vous adresserais tout ce que j’ai composé, sur ce sujet, ou si j’en retiendrais une partie, j’ai trouvé qu’il convenait mieux à ma franchise et à notre amitié de vous envoyer tout, principalement après la promesse que vous me faites d’en garder le secret, jusqu’à ce que je veuille publier ces écrits.

Une me reste plus qu’à vous demander une grâce, c’est de vouloir bien me dire, avec la même franchise, ce que.