Page:Pline le Jeune Lettres I Panckoucke 1826.djvu/97

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encore à comprendre, que de semblables occupations puissent valoir le plaisir de l’écouter continuellement, et de l’étudier. Aussi, je vous le répète, vous qui avez le temps, revenez promptement à Rome, et, dès que vous y serez, allez vous former et vous perfectionner à son école[1]. Vous voyez que je ne ressemble pas à la plupart des hommes, qui envient aux autres les avantages qu’ils ne peuvent avoir. Au contraire, je crois jouir des biens que je n’ai pas, quand je sais que mes amis les possèdent. Adieu.


XI. - Pline à Fabius Justus.

Depuis long-temps je n’ai reçu de vos nouvelles. Vous n’avez rien à m’écrire, dites-vous : eh bien, écrivez-moi que vous n’avez rien à m’écrire. Du-moins écrivez-moi ce que nos ancêtres avaient coutume de mettre au commencement de leurs lettres : Si vous vous portez bien, j’ en suis bien aise ; quant à moi, je me porte fort bien. Je serai content ; car cela dit beaucoup. Vous croyez que je badine : non, je parle très-sérieusement. Mandez-moi comment vous passez votre temps ; je souffre trop à ne le pas savoir. Adieu.

  1. Vous formez, etc. Il serait difficile de deviner comment De Sacy avait traduit cette phrase : illi te expoliendum limandumque permittas. «Hâtez-vous, disait-il, de mettre votre esprit sous une si douce lime. »