Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de les mettre sur sa tête, il en entoura son caducée. Il retourna tout de suite au port ; et comme Thésée n’avait pas encore achevé le sacrifice, il se tint en dehors du temple, afin de ne pas le troubler. Quand les libations furent faites, il lui annonça la mort de son père. À cette nouvelle, Thésée et toute sa suite montèrent précipitamment à la ville, en gémissant et poussant de grands cris. De là vient qu’encore aujourd’hui, dans la fête des Oscophories, on ne couronne pas le héraut, mais seulement son caducée, et qu’après les libations, toute l’assemblée s’écrie : « Eieleu ! Iou, lou ! » Le premier cri est celui de gens qui se hâtent et qui sont dans la joie ; le second marque l’étonnement et le trouble. Thésée, après avoir rendu les derniers devoirs à son père, accomplit ses vœux à Apollon, le jour même de son arrivée, qui était le sept du mois de Pyanepsion. L’usage, qui subsiste encore à présent, de faire bouillir ce jour-là des légumes, vient, dit-on, de ce que les jeunes gens que Thésée avait heureusement ramenés firent cuire dans une même marmite tout ce qui leur restait de vivres, et les mangèrent ensemble. On