Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/175

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et d’esclaves, à qui ils suggérèrent des prétextes de désobéissance et de révolte. Mais pendant que Romulus était retenu ailleurs par un sacrifice (car il aimait les cérémonies religieuses, et était versé dans l’art de la divination), les bergers de Numitor, ayant rencontré Rémus peu accompagné, tombèrent brusquement sur lui. Il se livra un combat, où il y eut plusieurs blessés de part et d’autres : l’avantage resta aux gens de Numitor ; ils firent Rémus prisonnier, le menèrent à Numitor, à qui ils portèrent leurs plaintes. Mais il n’osa le punir, parce qu’il craignait le caractère violent d’Amulius. Il va donc le trouver, lui demande justice, et lui représente qu’il ne doit pas souffrir que son propre frère soit insulté par ses domestiques, qui se prévalent de ce qu’ils appartiennent au roi. Les Albains ayant témoigné hautement leur indignation de voir traiter Numitor d’une manière si peu convenable à son rang, Amulius, touché de ces réclamations, lui livre Rémus pour en disposer à son gré. Numitor le mène chez lui ; et là, ayant considéré de plus près ce jeune homme, qui par sa taille et sa force surpassait tous ceux de son âge, il admire cette hardiesse et cette fermeté qui éclatent sur son visage, et le rendent insensible au danger dont il est menacé ; d’ailleurs ce qu’