Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/238

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

n’en fut pas quitte pour le danger : elle eut le même sort qu’Hécube, et, traînée en captivité, elle fut abandonnée et presque trahie par son fils, si pourtant cette captivité n’est pas une fable, comme il serait à désirer qu’elle le fût, ainsi que plusieurs autres traits de la vie de Thésée.

144 IX. Ce que l’on conte de la conduite des dieux à leur égard met entre eux une grande différence. Romulus, à sa naissance, fut sauvé par une protection singulière de la Divinité ; mais l’oracle qui défendait à Égée d’approcher d’aucune femme dans une terre étrangère semblerait prouver que Thésée vint au monde contre la volonté des dieux. (1) Quoique la fondation de Rome ne soit pas d’une époque bien antérieure au commencement de notre ère, ses antiquités cependant sont fort obscures, et pleines d’incertitudes. Quelques écrivains regardent toute l’histoire de Romulus et de Rémus comme une allégorie relative à l’année astronomique. D’autres étendent les ténèbres qui couvrent son origine sur les sept premiers règnes, qu’on fait dorer deux cent quarante-quatre ans, et ils en renferment les événements dans les temps fabuleux. Il en est qui vont encore plus loin, et qui regardent comme fort incertaine l’histoire des cinq premiers siècles de Rome.

(2) Roma en grec, signifie force.

(3) Historien inconnu.

(4) Gables, ville des Latins et colonie d’Albe, était à douze milles de Rome. Denys d’Halicarnasse, liv. 1, c. XIX, dit qu’ils y furent instruits dans la science des Grecs, qu’ils y apprirent les belles-lettres, la musique et l’exercice des armes,

(5) On ne sait pas quel était ce dieu Asile ; M. Dacier croit que c’était Apollon.

no match

Les éditeurs d’Amyot disent qu’il y avait un asile et un temple ; mais que Plutarque est le seul qui parle d’un dieu Asile. Il est assez vraisemblable qu’il a pris le nom d’un temple pour celui d’un dieu.

(6) Sur le mont Aventin.

(7) a En conservant une poignée de terre de leur pays, ils croyaient ne ravoir point quitté. Ovide dit que c’était de la terre prise du pays voisin ; ce qui signifiait que Rome s’assujettirait tous les pays du voisinage.

(8) Ces présages de la grandeur future de Rome ont bien l’air de n’avoir été imaginés qu’après coup. Les prémices jetées dans la fosse désignaient l’abondance qui régnerait dans la ville. on marquait, par cette union, la fécondité qui serait la suite des mariages. Les mottes de terre rejetées en dedans de l’enceinte signifiaient que les murailles ne seraient jamais détruites.

(9) L’un n’est pas plus vrai que l’autre ; et cette double prétention prouve la frivolité de la prétendue science astronomique, si fort vantée par les anciens, si longtemps en honneur dans les temps modernes, dont ce siècle même, si enorgueilli de ses lumières, n’est pas, à beaucoup près, détrompé, et qui ne fut jamais que l’adresse des fripons à faire des dupes.

(10) Le calcul astronomique, disent les éditeurs d’Amyot, ne donnent point d’éclipse de soleil pour ce jour-là ; ce qui démontre la fausseté du calcul de Tarrutius. Il suivait l’astrologie égyptienne, et c’est pour cela qu’il compte par les mois égyptiens. Le mois Choeac répondait à la fin de novembre et aux trois quarts de Décembre ; le mois Thoth, à la fin d’Août et aux trois quarts de Septembre ; Pharmouthi commençait à la fin de Mars, et finissait en Avril. Ce Tarrutius était fort lié avec Cicéron, qui parle de lui, liv. II De la Divination, c XLVII.

(11) C’est-à-dire inscrits avec les cent premiers sénateurs. On distingua toujours â Rome les familles qui descendaient de ces anciens sénateurs, et on les appelait patres majorumi gentium, les sénateurs des plus grandes familles, tandis que les autres étaient appelés patres minorum gentium, les sénateurs des moindres familles.

(12) Cela dura l’espace de six cent vingt ans, jusqu’au tribunat de Caïus Gracchus, qui, suivant Denys d’Halicarnasse, détruisit toute l’harmonie du gouvernement ; et depuis ce temps les Romains ne cessèrent de s’entre-tuer, de s’exiler les uns les autres, de se chasser de la ville ; se servant, pour avoir le dessus, des moyens les plus indignes et les plus pernicieux. Au reste, ce droit de patronage s’étendait à des villes et à des peuples entiers, qui pouvaient choisir parmi les grands de Rome tel patron qu’ils voulaient. L’usage de recevoir de l’argent des clients ne fut supprimé que pour ceux de Rome, et non pour les étrangers.

(13) D’un mot grec qui veut dire assemblée…

(14) Auteur de l’Histoire des Umbres en Italie.

(15) À Lacédémone il n’y avait point de murailles, et par la même raison que les Sabins donnaient pour n’en pu avoir. Ces peuples prétendaient descendre de quelques Spartiates qui, trouvant trop sévères les lois de Lygurgue, quittèrent Sparte, allèrent s’établir en Italie, et se joignirent aux habitants du pays, qui adoptèrent leurs coutumes. Denys d’Halicarnasse, liv. II, c. xi..

(16) Peuple de l’ancien Latium.

(17) Sur les médailles, Romulus est représenté marchant à pied, et portant son trophée sur son épaule.

(18) Antigonus Caristius, auteur d’une Histoire d’Italie et d’un Recueil d’Histoires merveilleuses, vivait sous Ptolémée Philadelphe. Simulus, dont il est parlé quelques lignes plus bas, avait écrit en vers une Histoire d’Italie.

(19) Mot à mot, qu’il rêvait.

(20) 3 Il était d’usage chez les Grecs de se couper les cheveux sur le tombeau des personnes qu’on avait aimées. On en voit un exemple dans l’Électre de Sophocle ; mais je ne crois pas que cette coutume fût établie chez les Gaulois.

(21) Ce Jupiter avait été nomma d’abord Jupiter Orthésius. Tite— Live rapporte donc aussi cette circonstance, mais Denys d’Halicarnasse n’en parle point. Le palais dont il est question ensuite était celui de Numa, entre le Palatin et le Capitole..

(22) Il ne prit ce nom que longtemps après Romulus, et parce que le peuple y tenait ses assemblées.

(23) Le côté d’honneur était alors le même qu’aujourd’hui. Quand le lieu ne le déterminait pas, on cédait le côté droit. Quand le lieu décidait, on prenait le côté le plus découvert, soit qu’il fût â la droite ou à la gauche. À la campagne, on prenait le côté le plus exposé, celui d’une rivière ou d’un précipice.

(24) Si une de ces Sabines avait commis un meurtre, elle n’aurait pu être jugée que par des commissaires pris dans le sénat.

(25) Tatius habitait le mont Capitolin et le mont Quirinal, comme des postes de sûreté, et Romulus tenait les monts Palatin et Célius. —— Cette déesse Monéta était, Junon qui avertit, du verbe latin monere.

(26) Ou, selon Servius, marquer l’espace pour un augure.

(27) Voy. ch. XIV.

(28). Les vestales étaient antérieures à Romulus, puisque sa mère Rhéa Sylvia l’était, comme on l’a vu au commencement de cette Vie. Ces prêtresses étaient déjà établies dans Albe, et Romulus n’aurait fait qu’imiter à Rome cette institution ; mais nous verrons, dans la Vie de Numa, qu’elle est attribuée à ce roi. Cet usage de conserver perpétuellement le feu sacré dans les villes était commua à presque toutes les nations. Les Grecs paraissaient l’avoir adopté des orientaux, chez qui il fut la suite naturelle du culte du feu ou du soleil

(29) Cicéron, de Divin. liv. I, c. xvii, dit qu’on la retrouva dans une des chapelles des prêtres saliens, sur le mont Palatin. Les augures s’en servaient pour marquer un espace du ciel dans lequel il fallait que les oiseaux parussent ; et cet espace était carré, comme l’indique le mot du teste, qui signifie uns tuile.

(30) Le 12 du mois.

(31) Ces plaies de sang, si effrayantes pour les anciens, sont produites naturellement par les insectes ou par des vapeurs teintes en rouge, comme on l’a observé plusieurs fois dans le siècle dernier et dans celui-ci

(32) Ville du Latium.

(33) Comme il était près de la place publique, le sénat avait coutume de s’y assembler.

(34) Populi frugium, dans le calendrier romain.

(35) In Phaedone.

(36) Banq. de Platon.