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SOLON


aucun poëme, n’en eurent jamais de semblables. Mais il l’avait commencé trop tard ; prévenu par la mort, il n’eut pas le temps de l’achever ; et ce qui manque de cet ouvrage laisse aux lecteurs autant de regrets que ce qui en reste leur cause de plaisir. De tous les temples d’Athènes, celui de Jupiter Olympien est le seul qui ne soit pas fini ; de même, entre tant de beaux ouvrages que la sagesse de Platon a enfantés, son Atlantique est le seul qu’il ait laissé imparfait. Héraclide de Pont dit que Solon survécut assez long-temps à l’usurpation de la tyrannie par Pisistrate ; mais si l’on en croit Phanias d’Érèse, il ne vécut pas deux ans entiers. Car Pisistrate s’était emparé de l’autorité souveraine sous l’archonte Comias ; et Solon, suivant le même Phanias, mourut sous l’archonte Hegestrate, successeur de Comias. On a dit que ses cendres avaient été semées dans l’île de Salamine ; mais c’est le conte le plus absurde et le plus destitué de vraisemblance. Il est cependant rapporté par plusieurs auteurs dignes de foi, et même par le philosophe Aristote.