Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/511

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de se venger des torts que les Romains leur avaient faits. Les Sabins se mirent donc en marche avec une grande armée ; et, s’étant campés entre Rome et Fidènes, ils placèrent 2000 hommes en embuscade dans des endroits creux et couverts. Leur intention était d’envoyer le lendemain à la pointe du jour de la cavalerie fourrager jusqu’aux portes de la ville, avec ordre de se retirer quand les Romains sortiraient sur eux, et de les attirer ainsi dans l’embuscade. Publicola, informé de leur projet par des transfuges, pourvoit à tout sur-le-champ ; et, partageant son armée, il envoie le soir Posthumius Balbus, son gendre, avec 3000 hommes, se saisir des hauteurs qui couvraient l’embuscade, et y attendre le moment favorable. Il charge Lucrétius, son collègue, de prendre, parmi les soldats qui sont dans la ville, les plus agiles et les plus braves, et de tomber avec eux sur les fourrageurs. Lui-même, avec le reste de l’armée, fait un grand circuit, et enveloppe les ennemis. Le lendemain, dès que le jour parut, il s’éleva un brouillard épais qui favorisa les Romains. Posthumius descend alors précipitamment des hauteurs qu’il occupait, et fond sur les troupes qui étaient en embuscade, pendant que Lucrétius charge la cavalerie qui courait la campagne et que Publicola attaque le