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DE PLUTARQUE.

fin les avantages qu’on peut tirer de cet art pour former les mœurs, quand on sait en faire un bon usage et le renfermer dans de justes bornes. Cet ouvrage est curieux et intéressant par la connaissance qu’il nous donne d’un très grand nombre de poètes-musiciens de la plus haute antiquité, et de laits peu connus dont il a conservé le souvenir.

XXVIII. Le tableau des mœurs et des coutumes des anciens peuples est un des sujets qui nous attachent le plus. Cet intérêt est plus vif encore quand il s’agit de ces nations qui ont occupé avec tant d’éclat la scène du monde. Nous trouvons un singulier plaisir à connaître leurs usages domestiques, leurs cérémonies religieuses, les actions de leur vie privée : nous croyons alors être leurs contemporains et vivre au milieu d’eux. Plutarque nous a laissé deux Traites de ce genre, l’un sur les usages des Romains, l’autre sur ceux des Grecs. Il s’est beaucoup plus étendu sur les premiers, sans doute parce qu’il écrivait pour les Grecs, à qui les mœurs romaines étaient moins connues. Le long séjour qu’il avait l’ait à Rome, et l’entreprise qu’il avait formée d’écrire la vie des plus célèbres Romains, l’avaient mis à portée d’étudier avec soin leurs usages. Aussi lui avons-nous l’obligation de nous avoir conservé