Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/122

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ce qu’il eût obtenu un second consulat. L’orateur Cicéron, qui venait d’arriver de son gouvernement de Cilicie, et qui cherchait à rapprocher les deux partis, faisait tous ses efforts pour adoucir Pompée. Celui-ci, en consentant aux autres demandes de César, refusait de lui laisser les légions. Cicéron avait persuadé les amis de César de l’engager à se contenter de ses deux gouvernements, avec six mille hommes de troupe, et de faire sur ce pied l’accommodement. Pompée se rendait à cette proposition ; mais le consul Lentulus n’y voulut jamais consentir ; il traita indignement Antoine et Curion, et les chassa honteusement du sénat. C’était donner à César le plus spécieux de tous les prétextes ; et il s’en servit avec succès pour irriter ses soldats, en leur montrant des hommes d’un rang distingué, des magistrats romains, obligés de s’enfuir en habits d’esclaves, dans des voitures de louage ; car la crainte d’être reconnus les avait fait sortir de Rome sous ce déguisement.

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César n’avait auprès de lui que cinq mille hommes de pied et trois cent chevaux. Il avait laissé au delà des Alpes le reste de son armée, que ses lieutenants devaient bientôt lui amener. Il vit que le commencement de son entreprise et la première attaque qu’il projetait n’avaient