Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de pouvoir défendre la ville, demanda du poison à un de ses esclaves, qui était médecin, et l’avala dans l’espérance de mourir promptement ; mais ayant bientôt appris avec quelle extrême bonté César traitait ses prisonniers, il déplora son malheur, et la précipitation avec laquelle il avait pris une détermination si violente. Son médecin le rassura, en lui disant que le breuvage qu’il lui avait donné n’était pas un poison mortel, mais un simple narcotique. Content de cette assurance, il se leva sur-le-champ, et alla trouver César, qui le reçut avec beaucoup d’amitié : cependant, peu de temps après, Domitius se rendit au camp de Pompée. Ces nouvelles portées à Rome causèrent beaucoup de joie à ceux qui y étaient restés, et plusieurs de ceux qui en avaient fui y retournèrent.

41

César prit à sa solde les troupes de Domitius ; et ayant prévenu ceux qui faisaient dans les villes des levées de soldats pour Pompée, il incorpora ces nouvelles recrues dans son armée. Devenu redoutable par ces renforts, il marcha contre Pompée ; mais celui-ci, ne jugeant pas à propos de l’attendre, se retira à Brunduse, d’où il fit d’abord partir les consuls pour Dyrrachium avec des troupes, et y passa lui-même bientôt après l’arrivée de César devant Brunduse.