Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/159

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de citoyens, sans compter tous les fléaux dont elle avait affligé le reste de l’Italie et toutes les provinces.

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Après ce dénombrement, César, nommé consul pour la quatrième fois, partit sur-le-champ pour aller en Espagne faire la guerre aux fils de Pompée. Malgré leur jeunesse, ils avaient mis sur pied une armée formidable par le nombre des soldats, et ils montraient une audace qui les rendait dignes du commandement ; aussi mirent-ils César dans le plus grand danger. Ils livrèrent sous les murs de la ville de Munda une grande bataille, dans laquelle César, voyant ses troupes vivement pressées, n’opposer aux ennemis qu’une faible résistance, se jeta au fort de la mêlée, en criant à ses soldats s’ils n’avaient pas honte de le livrer ainsi à des enfants. Ce ne fut que par des efforts extraordinaires qu’il parvint à repousser les ennemis : il leur tua plus de trente mille hommes, et perdit mille des siens, qui étaient les plus braves de l’armée, En rentrant dans son camp, après la bataille, il dit à ses amis qu’il avait souvent combattu pour la victoire, mais qu’il venait de combattre pour la vie. Il remporta cette victoire le jour de la fête des Dionysiaques, le même jour que Pompée, quatre ans auparavant, était sorti de Rome pour cette guerre