Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/182

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ans, et ne survécut guère que de quatre ans à Pompée. Cette domination, ce pouvoir souverain qu’il n’avait cessé de poursuivre à travers mille dangers, et qu’il obtint avec tant de peine, ne lui procura qu’un vain titre, qu’une gloire fragile, qui lui attirèrent la haine de ses concitoyens. Mais ce génie puissant qui l’avait conduit pendant sa vie le suivit encore après sa mort ; il s’en montra le vengeur, en s’attachant sur les pas de ses meurtriers et par terre et par mer ; jusqu’à ce qu’il n’en restât plus un seul de ceux qui avaient pris la moindre part à l’exécution, ou qui avaient seulement approuvé le complot. Entre les événements humains, il n’en est pas de plus étonnant que celui qu’éprouva Cassius : vaincu à la bataille de Philippes, il se tua de la même épée dont il avait frappé César ; et parmi les phénomènes célestes, on vit un premier signe remarquable dans cette grande comète qui, après le meurtre de César, brilla avec tant d’éclat pendant sept nuits et disparut ensuite. Un second signe, ce fut l’obscurcissement du globe solaire, qui parut fort pâle toute cette année-là, et qui chaque jour, à son lever, au lieu de rayons étincelants, n’envoyait qu’une lumière faible et une chaleur si languissante,