Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/35

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dessus de la mamelle. La force du coup lui fit plier les genoux ; il tomba, et le Barbare qui l’avait blessé courut à lui, le cimeterre à la main. Peucestas et Limnée lui firent un rempart de leur corps et furent blessés tous les deux : Limnée mourut du coup qu’il reçut ; Peucestas, par la résistance qu’il fit, donna le temps à Alexandre de se relever et de tuer le Barbare. Mais, après plusieurs autres blessures, il reçut enfin un coup de pilon sur le cou et en fut tellement étourdi, que, ne pouvant plus se soutenir, il s’appuya contre la muraille, le visage tourné vers les ennemis. Dans ce moment, les Macédoniens, qui venaient d’entrer en foule, l’environnent, l’enlèvent et l’emportent évanoui dans sa tente. Le bruit courut dans tout le camp qu’il était mort. On scia d’abord, avec une extrême difficulté, le bois de la flèche, et l’on put alors, quoique avec peine, lui ôter sa cuirasse ; on fit ensuite une incision profonde, pour arracher le fer du dard qui était entré dans une des côtes, et qui avait trois doigts de large et quatre de long. Il s’évanouit plusieurs fois dans l’opération ; mais à peine on eut retiré le fer de la blessure, qu’il revint à lui. Échappé à un si grand danger, faible encore, et soumis à un traitement long et à un régime sévère, il entendit un jour les Macédoniens