Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 15.djvu/474

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

t-il, les délais sont à notre avantage, parce que nous avons tout en abondance ; au lieu que le retard sera funeste à Cécina, qui, campé dans un pays ennemi, se verra bientôt réduit à manquer des choses même les plus nécessaires. » L'avis de Paulinus fut appuyé par Marius Celsus ; Annius Gallius était absent ; il se faisait traiter d'une chute de cheval. Othon lui écrivit pour le consulter, et il lui répondit de ne pas se presser, et d'attendre l'armée de Mésie, qui était en chemin. Othon ne se rendit point à ce dernier avis ; le sentiment de ceux qui le poussaient à combattre l'emporta.

9. On en donne plusieurs motifs : le plus vraisemblable, c'est que les soldats prétoriens qui composent la garde de l'empereur, assujettis alors à une exacte discipline dont ils faisaient en quelque sorte l'essai, regrettant les spectacles, les fêtes de Rome et la vie oisive qu'ils y menaient sans avoir à combattre, ne souffraient pas qu'on apportât aucun retard à l'impatience qu'ils avaient de livrer bataille, se tenant assurés de renverser l'ennemi du premier choc. Othon lui-même, à ce qu'il paraît, ne pouvait plus supporter l'incertitude de l'avenir, ni endurer cette agitation d'esprit que sa mollesse naturelle et l'inexpérience du malheur lui rendaient si pénible. Peu accoutumé