Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/119

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moment ; mais le soir il assembla ceux de ses soldats qu’il connaissait les plus légers et les plus adroits à gravir les rochers : « Les ennemis, leur dit-il, nous montrent eux-mêmes le chemin qui mène jusqu’à eux, et qui nous était inconnu ; ils nous font voir qu’il n’est ni impraticable ni inaccessible. Quelle honte pour nous, si, ayant en main un tel commencement, nous désespérions de la fin ! si nous abandonnions cette citadelle comme imprenable, tandis que les ennemis nous enseignent par où elle peut être prise ! Où un seul homme a passé facilement, plusieurs y monteront l’un après l’autre, avec d’autant moins de peine qu’ils pourront s’aider et se soutenir mutuellement. Au reste, des dons et des honneurs proportionnés aux dangers attendent ceux qui, dans cette occasion, auront signalé leur courage ».

[27] Les Gaulois, animés par le discours de leur roi, promirent d’y monter hardiment. Vers le milieu de la nuit, ils commencent, plusieurs à la file, de grimper en silence en s’accrochant aux rochers que leur raideur rendait difficiles à gravir, mais qu’ils trouvèrent plus accessibles qu’ils ne l’avaient imaginé. Les premiers avaient déjà gagné le sommet de la montagne, et, se mettant en ordre à mesure qu’ils arrivaient, ils étaient sur le point de se rendre maîtres des retranchements,