Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/124

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silence. Camille prenant l’or que l’on pesait, le donne à ses licteurs, et commande aux Gaulois de prendre leurs poids avec leurs balances, et de se retirer. « La coutume des Romains, ajoute-t-il, est de racheter leur patrie avec le fer, et non pas avec l’or) ». Brennus, frémissant de colère, s’écrie que c’est une injustice et une infraction au traité : « Ce traité, lui dit Camille, n’a pas été conclu légitimement, et les conventions que vous avez faites sont nulles. J’ai été nommé dictateur ; et, d’après nos lois, cette nomination ayant suspendu toute autre autorité, vous avez traité avec des gens qui n’avaient aucun pouvoir. C’est donc à moi que vous devez exposer maintenant vos demandes ; je viens avec l’autorité que la loi me donne, et je suis le maître ou de vous pardonner, si vous avez recours aux prières, ou de vous punir comme des coupables, si vous ne témoignez aucun repentir. » XXXVIII. Brennus, furieux de ce discours commande ses soldats de prendre les armes ; les Romains en font autant de leur côté. Déjà les deux partis en étaient venus aux mains, et se chargeaient pêle-mêle avec une confusion inévitable au milieu de vastes ruines, dans des rues étroites et des lieux serrés, où il était impossible de se former en bataille. Brennus, reprenant bientôt son sang-froid, ramène ses