Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/130

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chacun se mit à bâtir dans l’endroit qu’il trouva le plus tôt prêt, ou qui lui parut le plus agréable. XLII. On y mit tant d’ardeur et de précipitation, qu’il ne fut gardé aucun ordre dans la distribution des rues et l’assiette des édifices. Aussi dit-on que la ville fut reconstruite dans l’espace d’un an, depuis les murailles jusqu’aux dernières maisons des particuliers. Ceux que Camille avait chargés de chercher, au milieu de ce chaos, les emplacements qu’occupaient les lieux sacrés, et d’en déterminer les bornes, après avoir fait le tour du Palatium et être arrivés à la chapelle de Mars, la trouvèrent, comme toutes les autres, brûlée et détruite par les Barbares. En fouillant et nettoyant la place, ils découvrirent, sous un monceau de cendres, le bâton augural de Romulus. Ce bâton est recourbé par un des bouts, et s’appelle « lituus ». Quand les augures se sont assis pour observer le vol des oiseaux, il leur sert à marquer les régions du ciel. Romulus, fort instruit dans la divination, l’employait à cet usage. Lorsque ce prince eut disparu, les prêtres prirent le « lituus », et le gardèrent religieusement, comme une des choses sacrées qu’il n’était pas permis de toucher. L’ayant retrouvé alors sans qu’il eût été endommagé par le feu qui avait consumé tout le reste, ils en eurent une grande