Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 5.djvu/344

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que de causer la nuit beaucoup de rêves ; avec ce traitement et ce régime, il se conservait en santé, lui et tous les siens.

XXXVII Mais, sur ce dernier point, il ne fut pas aussi heureux qu’il le dit ; car il perdit sa femme et son fils. Pour lui, comme il était sain et robuste, il conserva longtemps une santé vigoureuse. Dans un âge très avancé, il voyait souvent sa femme : et il contracta, dans sa vieillesse, avec une jeune fille, un mariage très disproportionné : en voici l’occasion. Après la mort de sa femme, il maria son fils à la fille de Paul Émile, sœur de Scipion ; et, dans son veuvage, il vécut avec une jeune esclave qui venait le trouver secrètement. Ce commerce fut bientôt découvert dans une maison où il y avait une jeune femme mariée. Un jour cette fille ayant passé d’un air insolent devant la chambre du fils pour aller dans celle du père, le jeune Caton, sans lui rien dire, la regarda d’un œil sévère, et de honte il détourna la vue. Caton en fut bientôt informé ; et ayant connu par-là que ce commerce déplaisait à son fils et à sa belle-fille, il ne s’en plaignit point, et ne leur en fit aucun reproche. Mais étant allé, suivant sa coutume, à la place publique, accompagné de plusieurs amis, en chemin il adressa la parole à un certain Saloninus qui avait été son gref-

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