Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/215

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se prépara pour la défense ; et Sylla partit de Nole avec son collègue Pompéius, à la tête de six légions complètes, qui brûlaient d’impatience d’aller à Rome. Il s’arrêta cependant, et fut quelque temps en balance ; il ne savait quel parti prendre, et n’était pas sans crainte sur le péril auquel il s’exposait. Il fit d’abord un sacrifice ; et le devin Posthumius, après avoir examiné les présages, présenta ses deux mains à Sylla, le pria de les lui lier, et de le tenir prisonnier jusque après la bataille, s’offrant à endurer le dernier supplice si son entreprise n’était pas suivie d’un prompt succès. La nuit suivante, il crut, dit-on, voir en songe une déesse que les Romains adorent, et dont les Cappadociens leur ont enseigné le culte, soit la Lune, soit Minerve, ou Bellone, qui, placée au-dessus de sa tête, lui mettait la foudre en main, et lui ordonnait de la lancer sur ses ennemis, qu’elle lui nommait les uns après les autres. Tous ceux qui en étaient frappés tombaient et disparaissaient à l’instant. Encouragé par cette vision, qu’il raconta le lendemain à son collègue, il marcha vers Rome. Il était près de Picines, lorsqu’il reçut une nouvelle députation du sénat, pour le prier de ne pas tomber ainsi brusquement sur la ville, et l’assurer que le sénat était résolu