Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/30

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et de quelles contrées ils étaient partis, pour venir, comme une nuée orageuse, fondre sur les Gaules et sur l'Italie. Leur grande taille, leurs yeux noirs, et le nom de Cimbres, que les Germains donnent aux brigands, faisaient seulement conjecturer qu'ils étaient de ces peuples de la Germanie qui habitent sur les bords de l'océan Septentrional ; d'autres disent que la Celtique, contrée vaste et profonde, s'étend depuis la mer extérieure et les climats septentrionaux, situés à l'est, jusqu'aux Palus Méotides, et touche à la Scythie Pontique ; que ces deux nations voisines, s'étant unies ensemble, sortirent de leur pays, non en même temps et par une seule émigration ; mais que chaque année, au printemps, elles se mettaient en campagne, et attaquaient les peuples qui se trouvaient sur leur passage. Bientôt, par des conquêtes successives, elles s'étendirent dans tout le continent ; et quoique chaque peuple eût un nom différent, on donnait à toute leur armée celui de Celto-Scythes. Selon d'autres enfin, une portion de ces Cimmériens, qui furent les premiers connus des anciens Grecs, portion peu considérable eu égard à la nation entière, prit la fuite, ou fut chassée de son pays par les Scythes, à la suite de quelque sédition, et passa des Palus-Méotides dans l'Asie, sous la conduite