Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/137

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fuyards, s'ils remportaient la victoire. Lorsque le combat fut engagé, Sertorius, qui commandait son aile droite, se trouva, non en face de Pompée, mais d'Afranius, qui conduisait la gauche des ennemis : informé que son aile gauche, qui était aux prises avec Pompée, avait plié et était presque défaite, il laisse son aile droite à ses lieutenants, et vole au secours de sa gauche, qu'il trouve en partie rompue, et n'ayant plus qu'un petit nombre de soldats qui tinssent ferme dans leur poste. Il rallie les fuyards, leur redonne du courage, et les ramène au combat contre Pompée qui les poursuivait, et l'oblige lui-même de prendre la fuite. Pompée manqua même d'y périr ; blessé dangereusement, il se sauva contre toute espérance, et ne dut son salut qu'à l'avidité des soldats africains de Sertorius, qui, s'étant saisis de son cheval, et s'amusant à partager le harnais magnifique dont il était couvert, cessèrent de le poursuivre. Afranius, de son côté, n'avait pas plutôt vu Sertorius aller au secours de son aile gauche, que, mettant en fuite la droite qui lui était opposée, il l'avait poussée jusque dans le camp, y était entré pêle-mêle avec les fuyards, et s'était mis à le piller. Il était déjà pleine nuit, qu'il ignorait la fuite de Pompée, et ne pouvait faire abandonner le pillage à ses